LA TRISTESSE
DU
FIGUIER
de
YVES NAMUR
Prix MALLARMÉ 2012
La Tristesse du figuier s’ouvre sur une suite intitulée Un manteau de pluie, réflexion menée après un long séjour dans les environs de Schirmeck (Alsace) sur les beautés cachées de la Nature, les efforts pour les atteindre, mais dans la suite, la consternation et l’effroi devant la confrontation bien réelle de cette même beauté et des souffrances endurées par les hommes au Struthof (camp de concentration), une thématique récurrente dans l’œuvre du poète (« Ce temps… où vivre n’était même plus une mince affaire, où vivre était tout simplement un mot de trop »).
La Tristesse du figuier met ainsi le poème au cœur de sa réflexion : la réalité dont rend compte un poème, la notion de poèmes obscurs, etc. Au-delà de ces différentes thématiques, il s’agit de lire en filigrane les questions que tout homme se pose : pourquoi la souffrance, qui sommes-nous et qui devenons-nous ? Un peu à l’égal de ce que disait Pessoa dans son Faust : « Au labyrinthe de moi-même, je ne sais plus quel est le chemin qui me mène d’ici à la réalité claire et humaine… ».
DU MÊME AUTEUR AUX ÉDITONS LETTRES VIVES :
Le livre des sept portes,1994.
Le livre des apparences, 2001.
Les ennuagements du cœur, 2004.
Dieu ou quelque chose comme ça, 2007.
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BÉGAIEMENT
DE L'IMPOSSIBLE
ET DE L'IMPENSABLE
de
Dominique SAMPIERO
Parler de dieu, du silence, de la mort, de la lumière, du vide ou de la vie éternelle est un pari impossible. À part dans le doute et le bégaiement. Et pourtant tous les poètes s’affrontent à ces questions. Et nous bégayons les thèmes qui se répètent depuis des siècles. Ce texte est né d’un journal et d’extraits structurés sur trois années d’écriture qui explorent méthodiquement ce bégaiement comme un tournoiement de la pensée pour trouver appui. Il compte parmi les plus intimes et les plus émouvants de Dominique Sampiero. Bégaiement de l’impossible et de l’impensable est le dernier volet d’une trilogie formée avec Carnet d’un buveur de ciel, et Le maître de la poussière sur ma bouche.
DU MÊME AUTEUR AUX ÉDITONS LETTRES VIVES :
La fraîche évidence, 1995.
Les pluies battantes, 1996.
Retour au sang, 1997.
La chambre au milieu des eaux, 1998.
Le ciel et l'étreinte, 2000.
Sainte horreur du poème, 2001.
Paience de la blessure, 2003.
Carnet d'un buveur de ciel, 2007.
Le maître de la poussière sur ma bouche, 2009.
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VERS LA STEPPE
de
JOËL VERNET
Tout au long de ces années, les livres de Joël Vernet se sont écrits au-dehors, non loin de sa maison ou bien, tout au contraire, dans les pays de l’étranger. C’est en franchissant les seuils que les mots ont pu se lever en lui, accomplissant ainsi de lents détours. Une leçon de patience. Toute une vie pour la patience. Pour la traversée et l'échappée. Toute une vie à tenter de vivre au sommet, c'est-à-dire au plus près des choses, des visages et des éclairs de la lumière partout au cœur de l’humain.
« Je suis allé, le plus souvent seul, à l'écart sur les sentes, les lisières, à la périphérie des villes. J’ai marché vers la steppe, au-delà des frontières, car le silence l’exigeait. Puis j’ai levé les yeux, j’ai contemplé et entendu. Vers la Steppe est le journal sans date du mouvement et du secret. On ne sait pas bien parler de cette sorte de miracle. On écrit car l’on ne sait plus parler. »
Titres publiés aux Éditions LETTRES VIVES ( disponibles)
Lettre de Gao, 1988.
Le silence n'est jamais un désert, 1995.
La vie nue, 1997.
Les jours sont une ombre sur la terre, 1999 .
La journée vide, 2001.
La nuit errante, 2002.
La lumière effondrée, 2004.
L'abandon lumineux, 2006.
Celle qui n'a pas les mots, 2009.
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RAPPEL
PARUTIONS PRINTEMPS - ÉTÉ 2011
CARNET DU SOLEIL
de
Christian BOBIN
Carnet du soleil s’inscrit dans la continuité de « La plus que vive » (Gallimard, 1996) puisque Christian Bobin reprend aujourd’hui sa plume pour écrire à celle qui bouleversa sa vie en disparaissant prématurément à l’âge de 44 ans : « Mourir ne referme pas le livre à sa dernière page » écrivait-il alors. Aujourd’hui, il lui parle de tout ce temps qui les sépare et pourtant...
"Il n'y a dans une vie que quatre ou cinq événements fondateurs, quatre ou cinq jaillissement de l'absolu. Ton sourire est un de ces événements qui enflamment la nuit où je m'en vais confiant."
Dans ce petit livre de 64 pages qui ressemble au journal intérieur d'un amour indéfectible, Christian Bobin renoue avec l'écriture incarnée des premiers textes, mais avec l'intériorité, et la maturité des derniers.
Un texte simple, dépouillé, qui s'approche de l'indicible, où chaque page évoque l'amour, la mort, la mémoire, le temps avec une poésie sans nom.
"Nous nous enfonçons dans la mort de ceux que nous aimons comme dans un buisson épineux, traversé mains tendues. Nous sortons de l'autre côté merveilleusement écorchés."
DU MÊME AUTEUR AUX ÉDITONS LETTRES VIVES :
L'Enchantement simple, 1986, 12,04 €.
Le Huitième jour de la semaine, 1986, 12,04 €.
L’Autre visage, 1991, 12,04 €
L'Eloignement du monde ,1993, 12,04 €.
Mozart et la pluie, 1997, 12,04 €.
Le Christ aux coquelicots, 2001, 12,00 €.
Une bibliothèque de nuages, 2006, 13,00 €.
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CHRONIQUE
D'UN
ÉGAREMENT
de
Jacques ANCET
« Quelques mois après avoir commencé L’Identité obscure, en février 2003, je suis entré tout aussi égaré dans une sorte de chronique de l’impondérable des jours. Ces proses discontinues, entrecoupées de courts dialogues, se sont, comme pour tout ce que j’écris, littéralement imposées à moi. Et ce mouvement d’écriture, à raison d’un fragment quasi quotidien, m’a emporté pendant trois ans (de juin 2003 à juin 2006). La première phrase, « je suis perdu » est non pas le fil « directeur » mais le leitmotiv de ce livre. D’où l’exergue empruntée au grand poète israëlien Israël Eliraz, dont je me sens très proche : « Tu me dis : vois les choses de plus près // ensuite observe-les dans leur insomnie, où / je suis totalement perdu ». Car, ce n’était que dans l’égarement au cœur même du monde balisé, sans surprise, de la routine qu’on appelle « réalité », ce n’était que dans la perte de tout repère, à travers cet exercice de méditation où se croisent paradoxe et humour, angoisse et éblouissement, que quelque chose pouvait peut-être se produire que j’appellerais le sentiment d’une présence. Illimitée, apparaissante, disparaissante, sans cesse poursuivie dans mes livres, celle du merveilleux, de l’épouvantable, de l’inaccessible « réel ». J. A.
Titres publiés aux Éditions LETTRES VIVES ( disponibles)
La chambre vide, 1995.
L'Imperceptible, 1997.
Vingt-quatre heures l'été, 2000.
Le jour n'en finit pas, 2001.
La brûlure, 2002.
La dernière phrase, 2004.
L’Identité obscure, 2009 (Prix Apollinaire 2009).
Puisqu’il est ce silence, 2010.
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ENVISAGER
sous les portraits
de
Gilbert PASTOR
de
Jean-Louis Giovannoni
On ne peut faire pas face à une peinture. Avec elle le vis-à-vis est impossible. Inutile. Chacun restant sur ses positions. Si le désir d’aller plus loin grandit, une seule solution : le plongeon ! Ce que je fis dès ma première rencontre avec les peintures et dessins de Gilbert Pastor. Il me montra ce qu’il appelait des « intérieurs » ; chambres où des personnages indistincts passaient ou stagnaient, on ne savait pas trop ; femme ou homme ; enfant ou…Tout ça m’appelait et sans hésiter j’entrai aussitôt dans cette Chambre intérieure qui allait constituer notre premier livre (Ed. Unes, 1996).
Sachant mes interrogations perpétuelles sur les visages, Gilbert Pastor me proposa de réitérer l’aventure en accomplissant un deuxième essayage, cette fois-ci sous ses portraits. Envisager étant peut-être la seule façon de sentir ce qui bouge sous un visage, je me glissai en eux…
Habités, nous le sommes. D’arrières, d’arrières… et nous devant. Seuls. Parlant pour la meute. Ses prétendants. Peut-être est-ce folie de vouloir aller en dessous ? De faire remonter tous ces peuples dans sa voix ?
Les peintures, les dessins de Gilbert Pastor ne semblent jamais bruire et appliquent un silence étale. Pourtant, un seul essayage suffit pour les Envisager.