LE MAÎTRE DE LA POUSSIÈRE
SUR MA BOUCHE
Dominique Sampiero
« Voici un texte sur le silence de mon grand-père. Et l’ombre de ce silence qu’était ma grand-mère. Au village on les appelait la planche et le silure. J’ai grandi comme un petit pois et une mouche dans le feuillage de leur visage qu’un sourire parfois entrouvrait pour me laisser partir. Leur patience m’a appris cette danse de l’arbre qui lâche ses oiseaux entre le ciel et la terre. Que jouir se frotte sur le trou de pic vert caché sous les jupes des filles. Et que ma vie réelle passait comme un nuage dans la mémoire de l’aubier. Car dans aubier maintenant j’entends aube. Et tout ce qui n’est pas dit remplit d’une eau fraîche le puits de mon cœur. » Dominique Sampiero
Titres publiés aux Editions LETTRES VIVES ( disponibles) :
La fraîche évidence ( 1995). Les pluies battantes ( 1996). Retour au sang ( 1997). La chambre au milieu des eaux,(1998). Le ciel et l'étreinte, (2000). Sainte-Horreur du poème (2001). Patience de la blessure (2003). Carnet d’un buveur de ciel (2007).
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PUISQU'IL EST CE SILENCE
Jacques ANCET
{C}
"L'annonce de la disparition d’Henri Meschonnic, en avril 2009, m'a si profondément bouleversé, qu'un texte s'est mis à s'écrire, où ses mots se mêlaient aux miens, sa vie à la mienne. Et, pendant le mois et demi où je l'écrivais, Henri était là, à l'intérieur, dans toutes ces bribes de souvenirs qui revenaient de lui et, à l'extérieur, dans ce printemps qu'il ne pouvait plus voir, dans l’herbe qui poussait à vue d'œil, dans les traînées jaunes de primevères, dans l'explosion blanche des poiriers, dans les visages changeants de la montagne. Et, ce que je voyais alors, je le voyais autant par ses mots, par ses yeux que par les miens qui vivaient de toute sa force de parole, de toute sa force de vie. D'où ce titre qui, tout en évoquant le silence de sa disparition, tout en faisant signe vers le titre d'un de ses propres livres, Puisque je suis ce buisson, nous dit, comme il le disait toujours, que dans toute parole vraie c'est le silence qu'on entend." Jacques Ancet
{C}
Titres publiés aux Editions LETTRES VIVES ( disponibles) :
La chambre vide, 1995. L'Imperceptible, 1997. Vingt-quatre heures l'été, 2000. Le jour n'en finit pas, 2001. La brûlure, 2002. La dernière phrase, 2004. L’Identité obscure, 2009 (Prix Apollinaire 2009).